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Reconversion

Reconversion : parcours, bilan, projets.

Carte de Police

De la Police…

Je suis flic. Pardon, j’ai été flic ! Ou pour parler plus conventionnellement, j’ai été fonctionnaire de police.

Aider les autres est une constante chez moi, un besoin vital ! Je suis devenue policier, car je pensais trouver dans ce métier la solution à mon besoin. J’ai protégé la société et l’intérêt général, mais je ne suis pas sûre d’avoir pu préserver l’identité de chacun.

J’ai passé vingt-quatre ans de ma vie à « intervenir » dans celle des autres. Non pas à régir leur vie, mais à surgir inopinément lors d’événements souvent tragiques. Vingt-quatre de ma vie à entendre mes semblables me relater leur vie… et malheureusement ses plus mauvais côtés, ses atrocités !

Bien que dotée d’une très forte empathie, je n’avais pas d’autre rôle que d’en vérifier la conformité aux règles sociales, à la Loi avec un grand L, d’empêcher les débordements.

S’il m’arrivait de pouvoir y mêler un tant soit peu d’humanité et d’amour de mon prochain, j’étais la plupart du temps bridée par la Loi.

Je pense avoir été un bon « flic » : j’ai fait respecter la loi, tout en faisant preuve de compréhension, d’altruisme, de compassion. J’ai souvent aussi été un mauvais flic : je me suis laissée submerger par mes émotions et j’ai pleuré avec les auteurs et victimes de mes interventions.

Nous avons la chance, en France, de vivre en démocratie. Sans signifier une totale liberté pour chacun, cette démocratie nous assure, dans ces principes, le respect de chacun. C’est sur ce critère que je suis devenue policier. Pour permettre à chacun de vivre sa vie, ses envies, ses besoins, sans que cela nuise aux autres. C’est aussi ce critère qui m’a poussée au burn-out : sous prétexte de respect de certains, les victimes se retrouvaient souvent moins bien assistées que les auteurs d’infractions.

Que faire quand les textes censés vous protéger sont aussi ceux qui vous oppriment ? Quand vos droits deviennent de simples obligations ? Quand, représentant de la Paix sociale, vous vous sentez inopérant, voire bourreau ?

Alors, oui, j’ai « craqué », j’ai fait un énorme burn-out d’environ 3 ans. Non seulement je ne trouvais plus d’intérêt à mes missions, mais l’évolution politique de mon métier allait à l’encontre de mes convictions.

Reconversion - Carte de visite - Écrivain public

à la reconversion.

Mais ces trois années m’ont permis de procéder à une introspection : j’ai ainsi pris le temps d’analyser mes compétences professionnelles et humaines. Et si j’ai fait une croix sur mon ancien métier, j’ai « découvert » lesquelles de mes passions pouvaient m’offrir une reconversion, une toute nouvelle vie professionnelle. J’ai fait une demande de rupture conventionnelle et, en attendant la réponse de l’Administration, j’ai suivi deux formations, j’ai repris la lecture, j’ai regardé énormément de films en version espagnole.

Et surtout, j’ai créé mon entreprise pour être prête le jour où je recevrais la réponse à ma demande de rupture.

Cela fait un peu plus d’un an que j’ai créé mon autoentreprise, un an que je suis autoentrepreneure, freelance.

Le bilan de cette première année est plutôt mitigé.

J’ai créé mon site et ouvert des profils sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, et LinkedIn) pour essayer d’avoir de la visibilité. Mais n’ayant pas le droit de cumuler les emplois, il m’a été impossible de prospecter, de faire de la publicité ou de travailler à plein temps comme professionnelle.

J’ai effectué quelques missions en tant que particulier sur des plateformes de freelance et j’ai travaillé comme sous-traitante sous-payée pour de grosses boites.

Si les missions assurées ont principalement été alimentaires et ne m’ont pas permis de dégager un salaire suffisant pour vivre, j’ai acquis de l’expérience et des expertises supplémentaires. J’ai également fait de belles rencontres.

Depuis ma reconversion, j’épaule les gens dans des circonstances bien moins graves. Je rédige leurs lettres de motivation, leurs courriers personnels et professionnels, ou leurs comptes rendus ; je corrige leurs textes, leurs manuscrits, leurs pages Web. Et je me sens bien plus utile.

Je souhaite non plus seulement entendre les autres, mais les écouter. Je n’adopterai pas toujours leurs pensées et opinions, mais je les exprimerai. La communication, la libre expression sont non seulement des droits démocratiques, mais également un besoin, une nécessité de l’homme.

Les témoignages de reconnaissance de clients dans des moments de difficulté ponctuelle sont bien plus gratifiants que l’application d’une loi parfois arbitraire.

Empêcher ou soigner, réparer était louable, mais cela ne me suffisait pas : j’avais besoin de construire !

Cette première année a été une année de développement personnel à mettre en place ma reconversion, à retrouver goût à la vie, et à construire des projets plus nombreux que les heures d’une journée !

Et maintenant ?

Ce nouvel exercice commence bien puisque ma rupture conventionnelle m’a enfin été accordée (au bout d’un an et demi…).

De nouvelles inquiétudes se profilent, bien sûr, mais j’ai confiance en moi et en mes compétences.

Devoir faire de l’intérim pour assurer un salaire minimum ne me fait pas peur et n’est pas synonyme d’échec. Je sais maintenant que, tel un chat, je peux avoir plusieurs vies professionnelles ! Cela me rassure et surtout cela m’encourage à essayer. Quoi qu’il arrive, je saurai rebondir…

Alors, l’année à venir sera consacrée à trouver des partenariats avec des maisons d’édition et des agences de traduction, à suivre des formations supplémentaires dans le cadre de ma mission d’écrivain public, et à la mise en place de mes ateliers d’écriture. J’espère aussi avoir le temps de créer un podcast.

Ce blog, dans lequel vous trouverez des conseils et astuces, des brèves, des chroniques littéraires, des définitions, est la première action de ce nouvel exercice.

Malgré les difficultés, je reste motivée, et même passionnée ! Je me sens de nouveau connectée à mes semblables et à la vie ; je me sens de nouveau utile et épanouie !

1 commentaire pour “Reconversion”

  1. Bien le bonsoir !
    Quel parcours et quel message ! C’est tout en votre honneur, vraiment. Je vous envoie absolument toutes mes bonnes ondes pour cette reconversion. J’ai moi aussi vécu un burn out et des désillusions, un besoin de remettre les choses en place. Je comprends.
    Un an et demi pour accorder une rupture conventionnelle après un burn out… Je n’ai pas les mots. Le temps de vie qu’on perd dans ces choses-là c’est hallucinant.
    Je vous souhaite tout plein de bonnes choses ❤️
    Vanina.

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